Goût pour le surnaturel: désolant

L'art de l'esquive

La Liberté, titre
Quotidien suisse romand

Mercredi, le 27 juillet 2022

Goût pour le surnaturel: désolant

Dans le débat qui tourne autour des relations conflictuelles entre science et foi (28.05, 04.06, 06.07, 15.07), portons notre attention sur le point de vue des défenseurs des croyances religieuses. Selon ces derniers, entre la description scientifique de l’émergence d’homo sapiens et le récit biblique de la Genèse, il n’y a aucune opposition puisqu’il s’agit de deux démarches différentes; on peut donc renouveler sa confiance aux Écritures.

Ô miracle, l’antagonisme a disparu! Un scientifique qui aurait établi de petites parcelles de connaissances au prix d’immenses efforts verrait certainement de la suffisance dans ce qui est un refus de prendre en compte les divergences. Le constat est que la Bible est passée à un statut amoindri qui la rapproche des livres écrits sans intervention divine.

Retenons le procédé qui consiste à escamoter les faits gênants et à réaffirmer la foi. La méthode s’applique à tous les obstacles. Par exemple, les affaires d’abus sexuels dans l’Église sont trop longtemps restées sous le boisseau, et tout bon propos sur le sujet se conclut par une référence à la confiance en Jésus Christ. Aucun problème ne semble résister à un tel système de défense, mais, à la longue, la réalité rattrape tout le monde.

De mon côté, je me désole devant tant d’insensibilité aux contradictions, de manque d’esprit critique au sujet de la Bible et de goût immodéré pour le surnaturel.

MARCEL DÉLÈZE, MARSENS

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