Personnes morales captives!

Texte paru dans le Courrier des lecteurs du quotidien suisse romand La Liberté

Mardi 5 octobre 2021

Personnes morales captives!

On dit que la religion est une affaire personnelle, mais les cantons catholiques en ont fait une affaire d’Etat. Quoique la situation se soit améliorée, les Eglises reconnues bénéficient encore de nombreux privilèges. Tout particulier peut être libéré de l’impôt ecclésiastique en sortant de son Eglise. Il trouve comment faire sur internet.

Par contre, pour les sociétés, les commerces et les entreprises, il n’y a pas d’échappatoire. Quelles que soient les convictions religieuses de ses propriétaires et de ses employés, ils ne peuvent pas se soustraire à l’obligation de payer des impôts ecclésiastiques.

Le Grand Conseil a confirmé cet assujettissement obligatoire en 2012. Après que le PDC a abandonné son C, le Grand Conseil dans son ensemble deviendra-t-il moins clérical, plus laïque, ou poursuivra-t-il sa politique mordante en matière d’impôt ecclésiastique?

Maintenant que 26% de la population suisse n’est pas affiliée à une religion et que ce pourcentage est en hausse, cet impôt est perçu comme injuste. Est-il raisonnable d’exiger que les personnes morales confessionnellement neutres participent au financement des Églises reconnues? Le respect des minorités est une valeur à vocation universelle.

Il me semble que les petits commerces ont assez souffert de la pandémie pour être définitivement dispensés de cette charge. Il est temps que le monde politique évolue et que les lois s’adaptent. À méditer à l’approche des élections cantonales.

MARCEL DÉLÈZE, MARSENS

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