Bobine de fil

Origines et armoiries des Seydoux

I. A l'origine des Seydoux, la bataille de Vaulruz (Gruyère)

Les Suisses avaient battu à Sempach l'armée du duc d'Autriche. Les Bernois avaient refusé de prendre les armes pour soutenir les cantons alliés. Irrités des reproches réitérés qui leur étaient adressés par leurs confédérés sur leur absence du champ de bataille de Sempach, les Bernois se vengèrent sur Fribourg, l'allié de l'Autriche. Sans autre motif que d'avoir été tenus en échec par Fribourg pendant que les Suisses se battaient à Sempach, ils lui envoyèrent une déclaration de guerre, le 11 août 1386, et, dès le lendemain ils commencèrent contre leur ancien et généreux allié des hostilités qui ne furent qu'une suite de brigandages. Les moissons furent brûlées, l'abbaye de Hauterive mise au pillage, trente-deux églises et plusieurs châteaux incendiés. Après avoir assiégé inutilement Fribourg et le château de Vivy, les Bernois rentrèrent dans leurs foyers. C'est probablement durant ces luttes que furent détruits en partie le château et le bourg de Vaulruz.

Kuenlin et le Rd Père Apollinaire nous disent, en effet, qu'en mai 1387, Amédée VII, comte de Savoie, vendit à titre de rachat le château en partie détruit avec le village et tous ses droits à Jacques Champion de St-Michel-en-Maurienne et à son frère Antoine. Celui-ci en avait déjà acquis une partie de Nicolas de Blonay, le 2 novembre 1377.

Les Champion relevèrent le château et l'entourèrent d'une ceinture de murailles pour se prémunir contre de nouvelles attaques de la part des Bernois. Une légende locale semble confirmer ce que nous avançons :

"Un combat acharné aurait été livré à Vaulruz dans les temps jadis, le sang aurait coulé à flots et les cadavres auraient jonché le sol. De cette bataille le nom de Pissesang , eau rougie par le sang, donné au ruisseau qui coule près du château; de là le hameau Seydoux, en patois “sais d'ous”, haies d'os, les os des morts dans ce terrible combat entassés le long de la haie qui bordait le chemin Vaulruz-Sâles" (Dict. hist. continué par M. Porchel).

II. Seydoux, d'après des dictionnaires et des archives

SEYDOUX — Ancienne famille connue â Sâles (Gruyère) et Vaulruz, dès 1433; elle possède en outre, les bourgeoisies de Bulle, Grattavache, Progens et Sommentier. Une branche de la famille fut reçue dans la bourgeoisie de Fribourg en 1737.

Emmanuel-Joseph, curé de Fribourg et chanoine de St-Nicolas, utilisa en 1773 et 1778 un cachet (A.E.F.: Collège B, no 37b: Fonds de Diesbach) donnant: écartelé; aux 1er et 4e de sable à la croix alezée et pattée d'argent ; aux 2e et 3e d'azur à deux tibias passés en sautoir et surmontés d'une tête de mort (fig. 1).

Le D.H.B.S. (vol. VI, p. 178) indique: de sable à deux tibias passés en sautoir et surmontés d'une tête de mort, le tout d'argent.

Armoirie 1

Le tableau des familles de Vaulruz, de 1856, donne: de sable à deux tibias d'argent passés en sautoir (fig. 2).

SEYDOUX. I. Famille fribourgeoise mentionnée à Sâles et à Vaulruz dès 1433. Une branche, domiciliée à Villarlod, fut reçue dans la bourgeoisie de Fribourg en 1737. Armoiries : de sable à deux tibias passés en sautoir surmontés d'une tête de mort, le tout d'argent. — EMMANUEL-JOSEPH-AUGUSTIN, • à Fribourg en août 1725, secrétaire de l'évêché. protonotaire apostolique, chanoine de Saint- Nicolas 1765, curé de Fribourg 1770-1812, doyen du chapitre 1789, membre de la cour épiscopale. + à Fribourg 9 sept. 1812. - LLH. - Dellion : Dict. IV. 545; V 75; VI 346. 360, 436. [J. N.])

II. Famille originaire de Vaulruz, naturalisée vaudoise en 1805. — JEAN, • à Vevey 1796, + à Bougival 1875, bourgeois de Vevey 1805, se fixa en France; industriel à Cateau Cambrésis, député de Cambrai au corps législatif 1851-1870, commandeur de la Légion d'honneur.— de Montet : Dictionnaire.[M. R.])

Armoirie 2

III. VOS ORIGINES: Seydoux, par B. de Diesbach

Le nom Seydoux signifierait en vieux patois «haie d'os» et rappellerait une bataille très meurtrière livrée près de Vaulruz et de Sâles à une époque lointaine.

Les Seydoux sont bourgeois de Vaulruz (1418), Sâles (1418), Grattavache (1626), Fribourg (1737), Bulle, Progens, Villarlod (avant 1743), Sommentier (avant 1774), Vevey (1805), Genève (1935), Zurich (1942), Hermance (1958) et Vullierens (1956). On trouve également une famille Seydoux ressortissante de Port-Valais sans que l'on sache s'il y a une communauté d'origine avec les Seydoux gruyériens.

Ce nom connaît différentes variantes, à savoir: Sédoz (1433), Légier alias Sédo (1468), Seydoz (1563), Sédoux, Seydoux à La Lionge, Seydou, Seydoux de Pramori (1708) et Seydoux-Fornier de Clausonne. Jacques Seydoux, fils d'Auguste, ministre plénipotentiaire de France, avait épousé Mathilde Fornier de Clausonne d'une famille noble de Nîmes. C'est par un décret français de 1934 que leurs trois fils furent autorisés à se faire appeler Seydoux-Fornier de Clausonne. Parmi les personnages connus de cette famille nous avons relevé: Gaspard, mestral de Vaulruz en 1747, tandis que Claude-Joseph y était curial. En 1743, Hantz était «ancien banneret de la seigneurie de Pont». A Massonens, on trouve: François, mestral en 1558; Jacques, lieutenant en 1700; et Joseph, justicien en 1731.

Certains d'entre eux furent de fidèles serviteurs de l'église. Emmanuel Joseph Augustin (1725- 1812) fut secrétaire de l'évêché, protonotaire apostolique, chanoine de St-Nicolas (1765), curé de Fribourg (1770-1812), doyen du chapitre (1789) et membre de 1a cour épiscopale. Nicolas-Tobie (+ 1795) fut curé de Dompierre (1746-1761), curé d'Ependes (1761-1782), doyen (1778) puis chapelain de St-Pierre de Fribourg (1782-1795).

André Seydoux, licencié ès lettres (1969), a rédigé un mémoire sur la population de Charmey de 1761 à 1875. Firmin a écrit un ouvrage consacré à Notre-Dame des Marches à Broc (1960): José, diplômé du Centre International de Glion (1965), actuellement rédacteur d'Ecotour Communication à Fribourg, est l'auteur de: «Raisons d'être de la station du Moléson en Gruyère». Enfin à Fribourg qui ne connaît pas François Seydoux, organiste de la cathédrale et spécialiste des différentes orgues de notre canton.

On connaît quatre armoiries pour cette famille:

1. «Ecartelé: aux 1 et 4, de sable à la croix alezée pattée d'argent;aux 2 et 3, d'azur à deux tibias passés en sautoir et surmontés d'une tête de mort.»

Armoirie 3-1

2. «De sable à deux tibias passés en sautoir et surmontés d'une tête de mort, le tout d'argent.»

Armoirie 3-2

3. «De sable à deux tibias d'argent passés en sautoir.»

Armoirie 3-3

4. «D'azur au chevron d'or, chargé d'une fleur de lys de gueules, accompagné de trois têtes de mort d'argent, deux en chef et une en pointe.» (Armoiries des branches françaises)

Armoirie 3-4

Parmi les Seydoux qui émigrèrent en France, on trouve, en 1753, André qui «va à Paris chercher condition». Il y épousera en 1767 Charlotte de Torcy. Ses descendants revinrent à Vevey puis firent souche en France. Devenus protestants, ils s'y firent connaître par leur contribution à la vie économique, industrielle, diplomatique et politique. Charles (1796-1875), bourgeois de Vevey (1805) s'établit en France où il sera naturalisé en 1814. Puis il devient industriel au Cateau, colonel de la Garde Nationale, député de Cambrai (1851-1870) et commandeur de la Légion d'Honneur (1867). Le frère de Charles, Auguste (1801-1878), s'établit aussi en France où il sera naturalisé. Industriel au Cateau, il y deviendra maire et conseiller général, puis officier de la Légion d'Honneur. Charles (1827-1896) fut aussi industriel au Cateau et conseiller général. Il fut aussi chevalier de l'Ordre de François-Joseph en 1873, officier de l'instruction publique, président de la chambre de commerce de Cambrai, administrateur des Chemins de fer du Nord, membre du conseil de régie des Mines d'Anzin, officier de la Légion d'Honneur (1875) et président du Conseil Général (1892). Alfred (1862-1911) fut régent de la Banque de France (1893), conseiller général du Nord, administrateur des Chemins de fer du Nord et de Saint-Gobain. Albert (1866- 1918) fut élève à l'Ecole de Saint-Cyr puis conseiller général et député du Nord. André (1871- 1927) fut ingénieur des Arts et manufactures, industriel au Cateau, conseiller municipal du Cateau et conseiller général du Nord.

René Seydoux-Fornier de Clausonne (1903-1973) bien qu'étant fils de diplomate fut plus intéressé par l'économie politique. Il devint secrétaire de Siences Politiques (1929-1937), PDG de la Société Prospection Electrique Schlumberger (1953-1969) puis de Pétrofigaz tout en étant administrateur de nombreuses sociétés. Son fils Jérôme (1934) est certainement l'un des personnages les plus connus de cette famille actuellement. Supporter de François Mitterand dans les milieux d'affaires, ce grand patron de gauche, fidèle à la tradition républicaine, est ingénieur de l'École nationale supérieure d'électrotechnique et d'hydraulique de Toulouse. ll a été analyste financier à New York puis associé-gérant de la banque Neuflize, Schlumberger, Mallet, puis vice-président de Schlumberger Ltd, PDG de la Cie des Compteurs, de la Cie des Compteurs Schlumberger, de la Sté Malbramque-Serseg et administrateur de diverses sociétés.

Dernièrement, Jérôme Seydoux et son groupe Chargeurs SA ont repris la totalité de Pathé-France, un des fleurons du cinéma français. François (1905) a été ambassadeur de France à Vienne (1955) et à Bonn (1958) puis conseiller d'état (1970) et son fils, Jacques, fut directeur de la banque Paribas (1974). Roger (1908) fut ambassadeur de France à Tunis (1956-1957), à Rabat (1960), à l'ONU (1962-1967), à l'OTAN puis à Moscou (1970) avant d'être nommé président de la Banque de Madagascar et des Comores (1973).

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